Cette histoire illustre totalement mon propos concernant mon refus d'acheter des "CD protégés". Pensez donc à vérifier la présence de mesures techniques de protections !!!

Lire l'article

Tout est dans le titre, on peut donc encore profiter tranquillement de ses cadeaux de noël high-tech en toute sérénité au moins deux-trois semaines.

Et si on a de la chance, les débat feront de ce projet de loi un projet équilibré et avantageurx pour tout le monde.

En attendant, 13 500 artistes en faveur d'"une licence globale optionnelle" via une pétition de la Société de perception et de distribution des droits des artistes-interprètes de la musique et de la danse (Spedidam), signature sous couvert de l'anonymat "par crainte de représailles de la part de leurs maisons de disques". Tandis que quelques artistes à succès poussent à visage découvert des cris d'orfraies.

Message à ceux opposées à la license globale

D'abord, un petit rappel : je ne télécharge pas illégalement des oeuvres protégées. La seule musique que je télécharge provient d'un forum sur la guitare classique où les participant interprètent des morceaux du domaine public. Bref, tout ce qu'il y a de légal. Et en plus les animateurs veillent au grain.

"La licence globale ne peut qu’appauvrir la patrimoine artistique et, à terme, tarir la source même de la création" explique la SNAC dans un communiqué. "Jusqu'à hier, fière d'être le pays qui inventa le droit d'auteur, la France pourrait devenir demain la seule nation au monde qui "brade" et "soviétise" la création" ironise de son côté la SACEM. (source : NetEco)

L'équation est très simple : zéro CD acheté (potentiellement protégé contre la copie) + zéro DVD (vérouillage géographique) + zéro musique en ligne (protégé) = zéro euro. Autrement dit, désormais les seuls revenus pour les artistes, de ma part, c'est la taxe pour la copie privée, et éventuellement la licence globale. Pas plus.

Enfin, le processus législatif arrive à son terme concernant le projet de loi sur les Droits d'Auteurs et Droits Voisins dans les Systèmes d'Informations. Cette loi va avoir des conséquence sur notre manière de consommer les produits culturel, je vous propose donc d'examiner un point clé de cette loi qui va tout changer. Par honnêteté intellectuelle, je signale que je suis contre la loi telle qu'elle est rédigée, mon propos est donc biaisé. Cependant, vous trouverez ce projet de loi sur le site de l'Assemblée Nationale.

La sanctuarisation des mesures techniques de protection

C'est un des points clés du projet de loi, censé garantir la juste rétributions des artistes et des ayant-droits.

Extrait du compte rendu du Conseil des ministres du 12/11/2003
[...]Le projet de loi institue également une protection juridique des mesures techniques de protection et d’identification des œuvres : le contournement de ces dispositifs techniques est assimilé à de la contrefaçon. Les ayants droit peuvent ainsi bénéficier de la sécurité juridique nécessaire au développement de la diffusion de leurs œuvres dans l’univers numérique. Il est parallèlement créé un collège de médiateurs indépendants chargé de régler les différends éventuels liés à ces mesures techniques, notamment pour le bénéfice de l'exception pour copie privée, susceptibles de survenir entre les ayants droit et les usagers.[...]
Article actuel L332-1 du Code de la propriété intellectuel (Loi nº 98-536 du 1 juillet 1998 art. 4 Journal Officiel du 2 juillet 1998) (Loi nº 2004-575 du 21 juin 2004 art. 8 I Journal Officiel du 22 juin 2004)

Les commissaires de police et, dans les lieux où il n'y a pas de commissaire de police, les juges d'instance, sont tenus, à la demande de tout auteur d'une oeuvre protégée par le livre Ier, de ses ayants droit ou de ses ayants cause, de saisir les exemplaires constituant une reproduction illicite de cette oeuvre.

Si la saisie doit avoir pour effet de retarder ou de suspendre des représentations ou des exécutions publiques en cours ou déjà annoncées, une autorisation spéciale doit être obtenue du président du tribunal de grande instance, par ordonnance rendue sur requête. Le président du tribunal de grande instance peut également, dans la même forme, ordonner :

1º La suspension de toute fabrication en cours tendant à la reproduction illicite d'une oeuvre ;

2º La saisie, quels que soient le jour et l'heure, des exemplaires constituant une reproduction illicite de l'oeuvre, déjà fabriqués ou en cours de fabrication, des recettes réalisées, ainsi que des exemplaires illicitement utilisés ;

3º La saisie des recettes provenant de toute reproduction, représentation ou diffusion, par quelque moyen que ce soit, d'une oeuvre de l'esprit, effectuée en violation des droits de l'auteur ;

4º La suspension, par tout moyen, du contenu d'un service de communication au public en ligne portant atteinte à l'un des droits de l'auteur, y compris en ordonnant de cesser de stocker ce contenu ou, à défaut, de cesser d'en permettre l'accès. Dans ce cas, le délai prévu à l'article L. 332-2 est réduit à quinze jours.

Le président du tribunal de grande instance peut, dans les mêmes formes, ordonner les mesures prévues aux 1º à 4º à la demande des titulaires de droits voisins définis au livre II.

Le président du tribunal de grande instance peut, dans les ordonnances prévues ci-dessus, ordonner la constitution préalable par le saisissant d'un cautionnement convenable.

Article 11 du projet de loi

L'article L. 332-1 du code de la propriété intellectuelle est ainsi modifié :

I.- Au premier alinéa, après les mots : « illicite de cette œuvre » sont insérés les mots : « ou tout exemplaire, produit, appareil, dispositif, composant ou moyen portant atteinte aux mesures techniques de protection et d'information mentionnées aux articles L. 331-5 et L. 331-10 ».

II.- Au 1°, après les mots : « illicite d'une œuvre » sont insérés les mots : « ou à la réalisation d'une atteinte aux mesures techniques de protection et d'information mentionnées aux articles L. 331-5 et L. 331-10 ».

III.- Au 2°, après les mots : « illicite de l'œuvre, déjà fabriqués ou en cours de fabrication » sont insérés les mots : « ou des exemplaires, produits, appareils, dispositifs, composants ou moyens, fabriqués ou en cours de fabrication, portant atteinte aux mesures techniques de protection et d'information mentionnées aux articles L. 331-5 et L. 331-10 ».

IV.- Au 3°, après les mots : « des droits de l'auteur » sont insérés les mots : « ou provenant d'une atteinte aux mesures techniques de protection et d'information mentionnées aux articles L. 331-5 et L. 331-10 ».

Autrement dit, vouloir contourner ces mesures, même pour un motif légitime, par exemple exercer son droit à la copie privée, est illégal. Le collège de médiateurs indépendant peut éventuellement arranger la situation, mais ça m'a l'air pénible, et consommateur de temps.

Ce qu'il est illégal de faire

A partir de l'article précédent, on peut se faire une petite idée de ce qu'on ne peut pas faire (la liste n'est pas exhaustive).

  • Acheter de la musique sur iTunes Music Store pour la jouer sur un lecteur incompatible : pour que le lecteur puisse rejouer la musique, il faut en effet enlever la mesure technique de protection FairPlay pour recoder la musique dans un format compatible avec le lecteur. On peut se retrouver dans cette situation si il y a une exclisivité, comme pour la sortie d'un single de Madonna exclusivement pour les abonnées d'Orange. Ou bien si le lecteur n'est pas prévu pour lire le format utilisé.
  • Acheter de la musique sur FNAC Music ou Virgin Mega, par exemple, pour la jouer sur un lecteur iPod : pour que le lecteur puisse rejouer la musique, il faut en effet enlever la mesure technique de protection WMA pour recoder la musique dans un format compatible avec le lecteur. On peut se retrouver dans cette situation si il y a une exclisivité, comme pour la sortie d'un single de Madonna exclusivement pour les abonnées d'Orange. Ou bien si le lecteur n'est pas prévu pour lire le format utilisé.
  • Acheter un CD et utiliser un ordinateur avec système d'exploitation Linux ou MacOS pour le lire : Linux et MacOS n'installeront pas les mesures technique de protection, majoritairement conçues seulement pour le système d'exploitation Microsoft Windows. En fait, l'utilisation même de Linux ou MacOS, qui ne respectent pas toutes ou certaines mesures techniques de protection, est illégale, en vertu du 2ème de l'article 332-1 modifié.
  • Acheter un DVD et utiliser un ordinateur avec un programme de lecture non autorisé pour le lire : certains programmes de lecture des DVD, comme Vidéo Lan Client par exemple, contournent les mesures techniques de protection d'un DVD (ce qui permet aussi de passer la pub et les messages d'avertissement).
  • Acheter un lecteur DVD, puis le faire dézoner pour lire des DVD achetés à l'étranger : le dézonage porte atteinte aux mesures techniques de protections (le vérouillage géographique) installées dans le lecteur.
  • Acheter une console de jeu, puis la modifier (modchip) pour utiliser des jeux achetés à l'étranger : la modification porte atteinte aux mesures techniques de protections (le vérouillage géographique) installées dans la console.

Pour résumer, l'utilisation normale dans le cadre privé, d'un média protégé par une mesure technique, bien que ce média ait été acquis de manière toute à fait licite, peut se révéler illégale. Pour éviter cette situation, on va donc privilégier certains achats, et en éviter d'autres

Ce qu'il ne faut pas acheter pour éviter tout risque

A partir de la liste précédente, on en déduit tout naturellement une liste des produits à éviter. Cependant, si vous décidez d'acheter quand même ces produits, vous acceptez de vous soumettre aux conditions d'utilisations définis par les ayants droits, sans tenir compte de vos droits légitimes (droit à la copie privée par exemple, ou encore prêt à un ami, etc...). Rappelez vous aussi que pour certains produits, les ayants droits peuvent changer à tout moment les conditions d'utilisations, avec votre acceptation plus ou moins tacite ou forcée. Par exemple à l'accasion de la mise à jour d'un logiciel de lecteur. Plus que jamais, lisez les contrats de licence, c'est long et fastidieux, mais c'est vital (signez-vous un contrat avec votre banquier sans lire toutes les clauses, même celles en tout petits ?).

Les DVD et ses successeurs (BluRay Disc, HD-DVD)

Risque de lecture illégale si on dézone le lecteur ou si on utilise un programme de lecture non autorisé.

Les successeurs annoncés des DVD, le Blu-ray disc et le HD-DVD, utiliseront le système AACSLA (Advanced Access Content System License Administrator, Administrateur de Licences du Système Avancé d'Accès au Contenu). Parmi les spécifications de ce système, on note la fonctionnalité suivante

Support revocation of individual compromised devices’ keys. (Support de la révocation des clés [de décodage] d'un appareil compromis)

Autrement dit, un lecteur peut tomber définitivement "en panne" si on s'aperçoit que son vérouillage peut être enlevé, cette "panne" sera provoqué lors de l'insertion d'un média contenant un code de révocation pour votre appareil. Chaque nouveau film qui sortira contiendra une liste à jour de codes de révocations.

Vous pouvez cependant acheter des DVD et ses successeurs et les lecteurs appropriés si vous ne vous intéressez pas à la culture étrangère hors de votre zone géographique, et si vous avez les moyens de remplacer votre lecteur régulièrement.

Les "CD" protégés contre la copie

Les mesures de protections techniques sont inopérantes avec certains systèmes d'exploitation. De plus, certaines mesures de protections rendent l'ordinateur vulnérables aux virus, vers et autres, comme l'a illustré l'affaire des rootkits de Sony-BMG

Si on a plusieurs baladeurs numérique (famille, téléphone portable, remplacement, etc...) on peut dépasser le maximum de copies autorisées, vous privant ainsi de votre droit à la copie privée.

De plus certains lecteurs comme les autoradios ne supportent pas certaines protections.

Vous pouvez cependant acheter des CD protégés si vous n'utilisez pas un ordinateur ni un autoradio pour les lire, et si vous ne comptez pas transférer la musique sur votre baladeur.

La musique en ligne protégée

Les mesures de protections techniques sont incompatibles les unes avec les autres ce qui force l'achat d'un lecteur compatible. Si on a plusieurs baladeurs numérique (famille, téléphone portable, remplacement suite à une perte ou un vol, etc...) on peut dépasser le maximum de copies autorisées, vous privant ainsi de votre droit à la copie privée.

Vous pouvez cependant acheter de la musique en ligne protégée si vous ne craignez pas de perdre votre musique lors d'un changement de baladeur ou de disque dur (bris, vol, remplacement, etc...).

Les jeux vidéos sur console
Vous pouvez cependant acheter ces jeux et les consoles appropriés si les jeux vidéo hors de votre zone géographique ne vous intéresse pas.

Encore une fois, le collège de médiateur pourra éventuellement débloquer certaine situation, mais franchement, pourquoi gâcher son temps en procédure ? En évitant ces produits, on s'évitera bien des tracas.

Ce qu'on peut acheter sans danger

Le principe est simple : si il n'y a pas de mesure technique pour protéger un contenu, alors il n'y a pas de risque juridique pour une utilisation légitime. Là aussi la liste n'est pas exhaustive.

La cassette audio et le disque vinyl

Ce sont des média analogiques qui s'usent vite et ne sont pas pratiques concernant l'accès à une chanson. Mais on peut les numériser et graver un CD audio ou les transférer sur le baladeur numérique de son choix pour en profiter pleinement.

En revanche, le catalogue disponible n'est pas aussi riche que pour les CD audios. Les disques vinyles coûtent chers.

Les CD audios "véritables"
Un "vrai" CD audio (conforme au "livre rouge", les spécifications officielles) ne contient aucune mesure technique de protection. Il faut faire attention, car le logo pour les CD protégés est récents. Certains albums se présentent comme de "vrais" CD alors qu'il n'en est rien. EMI a été condamné pour ça.
Les livres imprimés
Le papier ne possède pas encore de mesures techniques de protection.
La musique libre sur internet
Musique légale et gratuite à télécharger, Jamendo. En plus les auteurs de ces créations autorisent le libre partage de leurs créations.

Les moyens de substitution

Quelques pistes, liste non exhaustive.

Aller au cinéma
Aller au cinéma, c'est l'occasion de sortir en famille, en amoureux, entre copains. C'est l'occasion de profiter d'un grand écran, d'une bonne sonorisation. On peut aussi se faire plaisir et aller au restaurant avant ou après.
Aller à un concert
C'est l'instant magique, la communion avec ses artistes préférés.

Ma lettre

La réponse de la SACEM

Bonjour

En réponse à votre message nous tenions à éclaircir certains points.

  • La Sacem n’est pas opposée au principe des logiciels libres, qui représentent un puissant élément d’innovation et de dynamisme. Elle-même, d’ailleurs, a recours depuis longtemps à Linux (comme de très nombreuses grandes entreprises françaises) ainsi qu’à d’autres technologies « open source ». La Sacem est tout à fait consciente que, comme l’écrit Daniel Glazman, « le logiciel libre dépasse largement les logiciels de P2P ».

  • Les propos rapportés par des commentateurs plus ou moins bien intentionnés, et dans une optique partisane, sont à resituer dans le contexte d’une réflexion en cours et d’un débat plus général concernant le projet de loi DADVSI.

    Il serait abusif, sur la base d’échanges ponctuels détournés de leur contexte, de tirer la conclusion que la Sacem développerait une politique hostile au logiciel libre.

  • Ce dont il est question ici est le respect des droits des autres créateurs et leur possibilité de vivre de leur création, remis en cause par la mise à disposition et l’usage de logiciels de peer to peer à des fins d’échanges illicites. Plusieurs des nombreux courriels que la Sacem a reçus -souvent très véhéments- soulignent d’ailleurs le bien-fondé de la lutte contre les échanges illégaux de fichiers musicaux et leurs conséquences pour les créateurs.

    De ce point de vue, le CSPLA (Conseil Supérieur de la Propriété Littéraire et Artistique) a adopté un avis permettant, dans des conditions strictement encadrées, de saisir la justice à l’égard d’éditeurs de logiciels « peer to peer » qui favorisent ou tolèrent en connaissance de cause l’utilisation de leurs logiciels pour des échanges illégaux d’œuvres protégées. Cette initiative s’inscrit dans le mouvement initié par la Cour Suprême américaine et les tribunaux de divers autres pays démocratiques. Elle permet en outre de ne pas diriger exclusivement la lutte contre le peer to peer illicite contre les internautes, mais d’impliquer les entreprises qui, en en tirant profit, portent ici une lourde part de responsabilité.

  • L’obligation de respect des mesures techniques de protection des œuvres relève d’une Directive de l’Union européenne adoptée en 2001. Le projet de loi soumis au Parlement ne fait en réalité que transcrire le droit européen et préserve pleinement le principe de l’exception pour copie privée.

    La Sacem s’est toujours montrée favorable au principe de l’exception pour copie privée et n’a jamais, dans aucun contrat, défini de limite ni fixé de contraintes envers les exploitants Internet (sites de musique en ligne, Webradios…) dans ce domaine. Elle estime par contre essentiel que, conformément à la directive de 2001, les créateurs reçoivent une rémunération en contrepartie de la faculté ainsi reconnue aux particuliers de copier leurs œuvres.

    Mais être favorable à l’exception de copie privée n’implique pas que l’on accepte que soient utilisés des logiciels du type de « Station Ripper » qui, par les possibilités offertes à leurs utilisateurs, sont de nature à entraîner pour les créateurs et ayants droit des conséquences aussi graves que les échanges illicites réalisés au moyen de logiciels de peer to peer.

  • On relève enfin, dans les messages reçus à la Sacem, des affirmations et qualificatifs assez surprenants, qui s’appliquent bien mal à notre société et à son activité et tendent à l’assimiler à des intérêts marchands. Société civile à but non lucratif, la Sacem n’a aucune activité commerciale et reverse l’intégralité de ses perceptions aux ayants droit, déduction faite de ses frais de gestion, lesquels sont déterminés par son conseil d’administration, composé uniquement d’auteurs, de compositeurs et d’éditeurs de musique. Elle n’est pas favorable, et de longue date, à la concentration excessive de l’économie et de la diffusion de la musique, et se bat pour promouvoir une authentique diversité musicale.

Cordialement

Sophie DUHAMEL

Directeur de la Communication de la Sacem

Ma réponse à cette lettre

Bonjour,

Merci pour votre réponse. En retour, je tiens à éclaircir certains points.

  • - La messagerie électronique permet à l'heure actuelle de s'échanger des fichier musicaux dont on aurai supprimé les mesures techniques de protection. La messagerie électronique serait donc illégale, en vertu des nouveaux article L. 335-3-1, L. 335-3-2, L. 335-3, L. 335-4-1, L. 335-4-2.

    (en particulier "335-3-2 : Est également assimilé à un délit de contrefaçon le fait d'accomplir, en connaissance de cause, l'un des faits suivants lorsqu'il entraîne, permet, facilite ou dissimule une atteinte à un droit d'auteur : [...] fournir un service [...] destinés [...] à permettre la réalisation, en tout ou en partie, de l'un des faits mentionnés au 1° ou au 2° ci-dessus" (note: inclus "Distribuer, importer, mettre à disposition sous quelque forme que ce soit, uneœuvre dont un élément d'information mentionné à l'article L. 331-10 a été supprimé ou modifié")

    J'illustre mon propos en vous envoyant en fichier joint mon interprétation de l'étude 7 opus 60 composé par Fernando Sor. Imaginez maintenant que ce fichier soit une copie illégale du dernier single de Madonna ou Calogero.

  • - Depuis un an et demain maintenant, j'ai définitivement choisi le système d'exploitation Linux, principalement pour des raisons de sécurité. En pratique, ce choix rend inefficace les mesures de protection des "CD protégés", qui ne sont finalement pas des CD audios au sens de la norme industrielle. Par conséquent, utiliser Linux deviendrait illégal en vertu de cette obligation de respect des mesures techniques de protection des œuvres.

    Or revenir à un environnement Windows chez moi est hors de question, car je n'ai pas "confiance" en ce système d'exploitation (cette fameuse confiance protégée par la LCEN). L'affaire du "rootkit SONY-BMG" est symptomatique : en supposant que la loi DADVSI soit en vigueur, et que l'ensemble du parc informatique français soit touché dans les mêmes proportions qu'aux états-unis, où même des réseaux militaires seraient touchés, la situation pourrait tourner à la catastrophe, de la pire (panne générale des systèmes informatiques vitaux) à la plus insidieuse (la France devient une des premières sources de spam).

    Pour en revenir à la réalité, cette "affaire" n'a fait que conforter ma méfiance vis-à-vis des mesures technique de protections, et m'incite donc à éviter tout produit protégé par une mesure technique.

    A ce sujet, je vous présente mon expérience personnelle:

    • - Ce qui m'a convaincu d'adopter le support DVD, c'est la possibilité de lire des DVD acheté au Japon, qui par le plus grand des hasards, *possède le même code géographique que la France* (zone 2). En effet, avec le DVD, contrairement à la cassette vidéo, on n'a plus à se préoccuper des problème de signaux PAL/SECAM/NTSC, les lecteurs s'en chargeant. Etant passioné par le Japon, l'arrivé du DVD est donc arrivé à pic. Si il n'y avait pas eu cette possibilité, je n'aurait probablement pas acheté de lecteur.

    • - Il y a quelques années, lorsqu'on a entendu parler des premier "CD protégés" qui refusaient de fonctionner sur certains lecteurs, j'ai eu peur de tomber sur un de ces CD, et je me suis donc abstenu depuis d'acheter de la musique de mes artistes préféré (Hélène Segara et Calogero à l'époque). (exceptionnellement, j'ai acheté quelques DVD à la place). Je précise que je n'ai pas téléchargé d'oeuvres protégées pour "compenser" le manque d'achat : ces oeuvres, voire ces artistes, ont tout simplement disparu de mon esprit.

    Bref, les mesures techniques de protection constituent pour moi un repoussoir et m'incitent à ne pas acheter, alors que j'ai les moyens de consommer. Il est probable que mon exemple ne soit pas représentatif, mais je peux vous assurer à 100% que les mesures technique de protection sont à l'origine d'un manque à gagner, me concernant (j'estime que je peux acheter 2 albums par mois, de sorte que j'aurai pu acheter 72 albums sur les trois dernières années).

  • Société civile à but non lucratif, la Sacem n’a aucune activité commerciale et reverse l’intégralité de ses perceptions aux ayants droit, déduction faite de ses frais de gestion, lesquels sont déterminés par son conseil d’administration, composé uniquement d’auteurs, de compositeurs et d’éditeurs de musique. Elle n’est pas favorable, et de longue date, à la concentration excessive de l’économie et de la diffusion de la musique, et se bat pour promouvoir une authentique diversité musicale.

    La SACEM en tant que telle, n'est certe pas à but lucratifs, mais sauf à me tromper, les majors sont sociétaires et par conséquence ont une influence non négligeable.

    Ceci étant dit, puisque vous vous battez pour promouvoir une authentique diversité musicale, je serai ravi de voir votre prochaine campagne pour promouvoir les musiques dites "libres", c'est-à-dire des oeuvres donts les auteurs ont expressement autoriser la libre copie, diffusion, voire même la réutilisation, selon les contrat de licence choisis (Creative Common, Licence Art libre).

    A ce propos, je vous invite à aller sur le site http://musique-legale.info/ qui recense beaucoup de ces artistes.

Cordialement.

PS: Ce mail, comme votre précédente réponse seront mise sur mon site.

PPS:Concernant l'illégalité de la messagerie électronique, voir le 335-3-2.-3° :

« Art. L. 335-3-2.- Est également assimilé à un délit de contrefaçon le fait d'accomplir, en connaissance de cause, l'un des faits suivants lorsqu'il entraîne, permet, facilite ou dissimule une atteinte à un droit d'auteur :

« 1° Supprimer ou modifier tout élément d'information visé à l'article L. 331-10 lorsqu'il porte sur une œuvre ;

« 2° Distribuer, importer, mettre à disposition sous quelque forme que ce soit ou communiquer au public, directement ou indirectement, uneœuvre dont un élément d'information mentionné à l'article L. 331-10 a été supprimé ou modifié ;

« 3° Fabriquer ou importer une application technologique, un dispositif ou un composant ou fournir un service ou une information destinés à faciliter ou à permettre la réalisation, en tout ou en partie, de l'un des faits mentionnés au 1° ou au 2° ci-dessus ;

Fernando Sor – Moderato en Ut

Le 13 Décembre 2005 à 08:32

Un classique du domaine public, interprété à la guitare.

Télécharger sorModeratoUt.ogg

Creative Commons nc-sampling+
Cette création est mise à disposition sous un contrat Creative Commons.

Liberté inside, SACEM outside

Fernando Sor – Etude 7 opus 60

Le 13 Décembre 2005 à 08:30

Un classique du domaine public, interprété à la guitare.

Télécharger sor7op60.ogg

Creative Commons nc-sampling+
Cette création est mise à disposition sous un contrat Creative Commons.

Liberté inside, SACEM outside

J'ai arrêté la télé...

Le 12 Décembre 2005 à 08:05

Voilà, c'est fait. J'ai débranché le décodeur et je l'ai remis dans sa boîte, j'envoie la demande de résiliation en recommandé aujourd'hui, et tout sera définitivement terminé vers fin février.

J'arrête la télé parce que je ne la supporte plus. Trop de publicités, trop de messages "consommer c'est bien, la mondialisation telle qu'elle est appliquée maintenant, c'est mieux". Trop de temps à m'affaler sur mon canapé avec le cerveau déconnecté.

Bien sûr la télé, c'est aussi de la culture, des infos, la météo, des divertissements. Mais ça ne compense plus.

Alors voilà, c'est fait. J'ai débranché le décodeur et je l'ai remis dans sa boîte, j'envoie la demande de résiliation en recommandé aujourd'hui, et tout sera définitivement terminé vers fin février.

Décidément, le blog de Maître Eolas est un trésor pour qui veut comprendre un peu mieux le fonctionnement de notre machine judiciaire. L'article sur la double peine et à ce titre édifiant. Pour ceux qui n'aiment pas lire de long articles, en voici la conclusion :

Donc la double peine n'a jamais été abrogée, puisqu'elle n'a jamais existé. On a abrogé une facilité de langage : c'est ce qu'on appelle réformer, de nos jours.

Si vous utilisez FireFox, et si vous avez installé l'extension Adblock, je vous recommande le site adblock.free.fr .

Ce site vous propose :

  • Des listes de règles prédéfinies prêtes à l'emploi
  • Un outils pour optimiser vos règles existantes (je suis personnellemnt passé de 115 règles à 15 seulement !)
  • Des explications sur comment on fait des règles en utilisant tout la puissance de ce qu'on appelle expressions rationnelles.